Par Jacques Hubert-Rodier, 29 octobre 2013, Les Échos

La crise immobilière en Espagne n’en finit plus. Des milliers de Britanniques qui pendant le boom immobilier ont acheté des maisons en Espagne, redoutent désormais l’arrivée des bulldozers pour les détruire, selon « The Times of London ». Un couple de Britanniques, qui avait acheté une villa à Cantoria (Andalousie) pour 160.000 euros, attend l’application d’un décret de démolition, car sa construction vient d’être déclarée « illégale ». Une bataille juridique entre la municipalité et la région en Andalousie a simplement retardé l’exécution de la décision. Pour leurs voisins britanniques, il ne reste déjà plus qu’un tas de ruine de leur maison de vacances acheté 200.000 euros. Et les cas se succèdent. En revanche, dénonce le quotidien, les responsables qui ont attiré ces propriétaires ne font face à aucune sanction sérieuse et, si des peines, comme récemment à Marbella, ont été décidées, elles sont plutôt légères. Alors que le marché immobilier s’est effondré, que les banques espagnoles détiennent toujours des créances douteuses et que le chômage touche le quart de la population active, « on aurait pu penser que l’Espagne aurait souhaité attirer des expatriés et des vacanciers, relativement fortunés. Pourtant les autorités espagnoles ne sont apparemment pas émues de leur sort », qui est pourtant directement lié à tout ce qui est allé mal en plein boom : promoteurs corrompus ou permis de construire accordés sans discernement. Et de nombreux Espagnols ont été aussi victimes. « Faire de l’Espagne un pays où des étrangers craignent d’acheter des propriétés serait, en tout cas, une très grave erreur »,conclut le journal.

Espagne : les étrangers victimes aussi de la crise immobilière – Les Échos, 29/10/2013