Jeudi à l’aube, soit à peine quarante-huit heures avant la fin de son mandat, Ana Botella (PP), la maire sortante, a ordonné l’évacuation par la police d’un centre social bien connu des Madrilènes, le Patio Maravillas.
Installé depuis 2010 dans un immeuble abandonné du quartier de Malasaña, le Patio Maravillas est ce qu’on appelle une « okupa », un squat culturel et social qui abrite notamment plusieurs collectifs artistiques, un atelier de réparation de vélos, une ludothèque, et organise des classes de langue ou encore des projections de documentaires.
Mais Ana Botella y voyait surtout un lieu de rencontre de plusieurs plate-formes citoyennes ayant initié le mouvement des indignés – les ennemis jurés des conservateurs. L’évacuation fut donc interprétée par la plupart des médias comme un dernier coup d’éclat avant de tirer sa révérence.
Ironie du sort, Ana Botella a cédé son siège ce matin à Manuela Carmena, la candidate progressiste. Et cette dernière a nommé, dans la foulée, le conseiller municipal Javier Barbero – un psychologue expert en conciliation et résolution de conflits, par ailleurs membre du Patio Maravillas – nouveau coordinateur de la police de Madrid.
Quant au centre social en question, il s’est déjà installé dans un autre immeuble abandonné.